LE TEMPLE DU SAVOIR

LE TEMPLE DU SAVOIR

PHILOSOPHIE ET RESUME D OEUVRES

Candide ou l’Optimisme est un conte philosophique écrit par Voltaire et paru en 1759. Il relate les aventures d’un jeune homme naïf qui se retrouve confronté à la cruauté du monde.

 Candide vit dans le château d’un baron avec son précepteur, Pangloss, éternel optimiste pour qui « tout est au mieux dans ce monde ». Chassé de ce paradis terrestre pour avoir séduit Cunégonde, la fille du baron, Candide parcourt le monde et découvre la guerre, l’esclavage et la misère humaine, mais aussi le pays paradisiaque d’Eldorado.

Ce conte, qui dénonce les luttes religieuses et militaires qui ravagent alors la France et l’Europe, retrace également un parcours philosophique. Refusant les opinions toutes faites de Pangloss, Candide apprend à réfléchir par lui-même. Il abandonne ses illusions et accepte de vivre dans un monde imparfait, loin de l’Eldorado. Le bonheur de l’homme, pour Candide, est le fruit d’un travail quotidien : « Il faut cultiver notre jardin ».

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Candide ou l'Optimisme [Voltaire], petit roman fantaisiste et conte philosophique de Voltaire, publié en 1759, qui dénonce avec ironie les méfaits des théories providentialistes en vogue au XVIIIe siècle.

En trente chapitres, depuis son départ précipité du château du baron de Thunder-ten-tronckh, petit paradis terrestre où il laisse sa bien-aimée Cunégonde, jusqu’aux retrouvailles finales, qui s’avéreront d’ailleurs décevantes, le jeune Candide fera l’apprentissage de la vie et de ses dures réalités. Confronté à l’esclavage, à la guerre des Abares et des Bulgares, au tremblement de terre de Lisbonne, etc., Candide perd peu à peu son innocence et prend conscience de l’écart entre la philosophie bêtement optimiste que lui a enseignée son précepteur Pangloss et la réalité faite de bruit et de fureur.

Ainsi le parcours initiatique et catastrophique de Candide permet-il à Voltaire d’attaquer ironiquement les doctrines providentialistes défendues par Leibniz. Révolté par l’existence du mal dont il transpose dans Candide les manifestations — autodafés, fanatismes politique et religieux, rouerie humaine —, Voltaire se lance dans la polémique par le biais de la satire. Il oppose donc systématiquement au leitmotiv servi par le ridicule Pangloss nourri aux théories de Leibniz — le fameux « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes » — une série de catastrophes pour en tirer une leçon de sagesse toute pratique, celle ramassée dans la phrase de conclusion : « Il faut cultiver notre jardin ». Avec ces mots, Candide résume la position de Voltaire, qui consiste à substituer à la métaphysique, qui selon lui ne résiste pas à l’épreuve des faits, un empirisme plus à même de conduire sur la voie de la sagesse

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rouge et le Noir, le [Stendhal]

1

 

PRÉSENTATION

Rouge et le Noir, le [Stendhal], roman de Stendhal, publié en 1830.

2

 

ORGUEIL ET CHUTE DE JULIEN SOREL

Le Rouge et le Noir est le récit d’une ambition, celle d’un jeune homme, Julien Sorel, qui cherche à se hisser au-dessus de sa condition. Mais à peine est-t-il sur le point d’y parvenir que son orgueil précipite sa perte.

2.1

 

L’ascension d’un fils de charpentier

Fils d’un charpentier du Jura, Julien est plus doué pour les études que pour l’artisanat paternel. Placé comme précepteur chez Monsieur de Rênal, maire ultra et industriel de Verrières (Doubs), il s’éprend de la femme de celui-ci mais les bruits colportés dans le village l’obligent à partir. Après un bref passage par le séminaire de Besançon, Julien devient secrétaire du marquis de La Mole. Brûlant du désir de trouver sa place dans l’aristocratie qu’il méprise (il vénère Napoléon, l’aristocratie l’exècre) tout en la jalousant, Julien manœuvre pour faire tomber dans le piège de son ambition la fille du marquis, Mathilde, éperdument amoureuse de lui. Froid et calculateur, comme lui a appris à l’être la société de la Restauration, Julien parvient à ses fins : il est anobli puis nommé lieutenant de hussards. Il ne lui reste plus qu’à épouser Mathilde — pour laquelle toutefois il éprouve une réelle affection — pour voir se réaliser son vœu le plus cher : réussir.

2.2

 

« Un paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune »

Mais une lettre de Madame de Rênal au marquis de La Mole l’avertissant des vrais buts de Julien vient tout briser. Celui-ci se rend à Verrières et fait feu sur son ancienne maîtresse, la blessant légèrement. Lors de son procès, au terme duquel il est condamné à mort, Julien s’en prend violemment à la société de classes qui l’a poussé à fuir sa condition. Se présentant aux jurés comme « un paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune », il plaide coupable, coupable d’avoir eu « l’audace de se mêler à ce que l’orgueil des gens riches appelle la société ».

3

 

DE DEUX FAITS DIVERS AU PROCÈS D’UNE SOCIÉTÉ

S’inspirant de « deux petits faits vrais » tout récents, Stendhal a romancé l’histoire d’un certain Antoine Berthet, fils d’un artisan pauvre, qui avait voulu se venger de sa condition, aigri de n’être pas « bien né », ainsi que celle d’Adrien Lafargue, jugé dans les Hautes-Pyrénées pour avoir tué son ancienne maîtresse pour infidélité. Les anecdotes sont devenues, comme l’indique le sous-titre du Rouge et le Noir, une « chronique de 1830 », mais aussi une œuvre de combat dans laquelle Stendhal fait le procès de la société monarchique et d’une politique fondée sur l’alliance étroite du clergé et de l’aristocratie sous la Restauration.

4

 

UNE ÉCRITURE MODERNE

Mais le Rouge et le Noir vaut aussi par la mise en valeur de la fonction narrative au sein du récit, régulièrement interrompu par les commentaires, digressions et diversions du narrateur, sortes de dialogues avec le lecteur qui viennent éclairer et souligner l’action d’un regard critique, ou d’un jugement ironique, voire léger et désinvolte. En incluant ainsi des parenthèses dans le récit, Stendhal invite le lecteur à la pose distanciée et le convie par ce fait à ne pas seulement suivre mais aussi à analyser pas à pas le cheminement psychologique de son personnage afin que soient intimement perçus et compris les ressorts de son orgueil et de sa conduite. Par ce procédé, Stendhal fonde la modernité de son écriture, et partant de son œuvre.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Rouge et le Noir est un roman de Stendhal publié en 1830. C’est l’un des chefs-d’œuvre de la littérature réaliste française.

 Inspiré d’un fait divers, le Rouge et le Noir relate la vie de Julien Sorel, un jeune homme d’origine modeste qui rêve de gloire et d’ascension sociale. Celui-ci devient successivement l’amant de Madame de Rênal, femme d’un notable, puis de Mathilde de La Mole, fille d’une famille aristocratique. Alors qu’il est arrivé à ses fins — il est anobli puis nommé lieutenant de hussards — et qu’il s’apprête à épouser Mathilde, Madame de Rênal envoie au père de celle-ci une lettre dénonçant l’immoralité et les intentions du jeune homme, ruinant ainsi tous ses espoirs. Fou de rage, Julien tente d’assassiner sa première maîtresse, et, après avoir été jugé, est condamné à mort.

Avec cette œuvre, Stendhal s’impose comme l’un des maîtres du « réalisme psychologique ». Pour lui, le roman doit s’attacher à décrire avec le plus de précision possible les sentiments et les émotions des personnages, il doit être une « peinture du cœur humain ».

Julien Sorel apparaît ainsi comme un homme énergique et plein de passion, qui poursuit un idéal. S’il devient calculateur et hypocrite, c’est parce que ceux qu’il côtoie le sont aussi. Ce roman est aussi pour Stendhal un moyen de dénoncer la bourgeoisie et l’aristocratie de son époque, pour qui le milieu social et l’argent comptent plus que le mérite.

Extrait de le Rouge et le Noir de Stendhal

 

Julien se tourna vivement, et, frappé du regard si rempli de grâce de Madame de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Madame de Rênal avait répété sa question.
- Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux.
Madame de Rênal resta interdite, ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux. Madame de Rênal regardait les grosses larmes qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille, elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur. Quoi, c'était là ce précepteur qu'elle s'était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants !

 

 

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Étranger, l' [Albert Camus], récit d’Albert Camus, publié en 1942.

L’Étranger est le récit d’une existence, celle de Meursault, qui vit à Alger, indifférent à ceux qui l’entourent, à Marie qui l’aime, comme au décès de sa mère, étranger à lui-même dans une vie marquée par l’absence de passion. Meurtrier d’un Arabe qui, pense-t-il, le menaçait, Meursault est jeté en prison, et dans l’attente de son jugement réfléchit lucidement à sa condition. Sa vie passée, son geste assassin et son procès ne lui semblent que l’inévitable enchaînement de l’absurdité de l’existence à laquelle l’homme ne peut rien espérer opposer d’autre que l’absurdité de ses actes. Condamné à mort, Meursault persiste dans son obstination et ne s’émeut pas de la sentence inéluctable.

Camus a publié l’Étranger la même année que le Mythe de Sisyphe, un essai dans lequel il s’interrogeait déjà sur le sens de la condition humaine, vouée à l’échec. Meursault ne pouvait pas plus échapper à la mort que Sisyphe à son supplice perpétuel. Pour mettre en scène plus impassiblement encore cette absurdité, Camus a écrit l’Étranger dans un style froid, aussi lapidaire que la sentence finale. Les phrases courtes marquent une volonté de ne pas « faire de style », d’échapper à l’esthétique pour mieux établir la cruauté d’un constat pessimiste : chaque homme « meurt sot », comme le personnage de l’Étranger

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

 

L’Étranger (1942) est le premier roman publié par Albert Camus.

 

« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » Les premières lignes de l’Étranger suffisent à résumer l’existence de Meursault, le personnage central de ce roman. Cet homme, qui vit à Alger, semble indifférent à tout ce qui l’entoure, tant à l’amour que lui porte une jeune femme, Marie, qu’à la mort de sa mère. Un jour, sans être tout à fait conscient de son geste, il tue un Arabe qui le menace. Pour ce crime il est jugé, et la justice le condamne à mort. Dans l’attente de l’ultime instant, il lui reste à souhaiter « qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de [son] exécution et qu’ils [l]’accueillent avec des cris de haine ».

Écrit dans un style simple et froid, à l’image de son personnage principal, l’Étranger appartient à un cycle d’œuvres consacrées à l’absurdité de l’existence. Meursault mène une vie qui pour lui n’a pas de sens, et choisit jusqu’au bout de rester en marge de la société.

Ce roman, qui se prononce contre la peine de mort, est avant tout une réflexion sur la liberté individuelle. Si Meursault est condamné à être guillotiné à l’issue de son procès — duquel il se sent exclu —, c’est aussi à cause de son manque de sensibilité. Albert Camus veut ainsi montrer que la société punit ceux qui sont différents. Il résume son roman par cette phrase : « Tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort. »

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

 

 

 

 

 

métaphysique

1

 

PRÉSENTATION

métaphysique, branche de la philosophie dont l’étude porte sur ce qui est au-delà de la nature et de la réalité sensible, et qui cherche les fondements de la pensée et de la connaissance.

2

 

DÉFINITION ET ENJEUX PHILOSOPHIQUES

La métaphysique tente ainsi à la fois de donner à la réalité une explication rationnelle qui la transcende et de découvrir ce qui est situé au-delà du monde sensible, et qui est donc invisible. Mais la notion véhicule diverses acceptions, qui évoluent au fil de l’histoire de la pensée.

Le terme « métaphysique » serait apparu à Rome vers 70 av. J.-C., sous la plume du péripatéticien grec Andronicos de Rhodes, dans son édition des œuvres d’Aristote. Le classement retenu par Andronicos place le traité intitulé à l’origine Philosophie première ou Théologie après le traité Physique. C’est ainsi que la Philosophie première a été connue comme Ta meta ta phusika, ou « au-delà de la Physique », expression reprise en latin comme un substantif metaphysica, « métaphysique ».

La métaphysique aristotélicienne, qui est une ontologie, porte sur l’être en tant qu’être, et cherche à constituer une philosophie première, à définir les principes premiers de la connaissance de l’être, principes indémontrables puisque ne pouvant être objet de démonstration, situés au-delà de la connaissance scientifique. Les sujets traités dans la Métaphysique d’Aristote (substance, causalité, nature de l’être et existence de Dieu) ont déterminé le contenu de la spéculation métaphysique pendant des siècles.

3

 

LA MÉTAPHYSIQUE AVANT KANT

 

3.1

 

Métaphysique et théologie

Chez les scolastiques médiévaux, et particulièrement chez saint Thomas d’Aquin, la métaphysique est la « science transphysique » permettant d’opérer philosophiquement la transition du monde physique à un monde au-delà de la perception des sens, un monde de l’immatériel, du surnaturel, c’est-à-dire divin. La métaphysique est donc la science de Dieu : elle se confond avec la théologie et, selon saint Thomas, son but est la connaissance de Dieu par l’étude causale des êtres finis sensibles.

Avec l’essor des études scientifiques au xvie siècle, le problème de la réconciliation de la science et de la foi en Dieu ne cesse de s’amplifier.

3.2

 

Métaphysique et rationalisme

 

3.2.1

 

Descartes

René Descartes peut être considéré comme l’initiateur de la métaphysique moderne. Avec lui s’opère un renversement fondamental : de sommet de ce qui est à connaître, de faîte de la pyramide du savoir, la métaphysique cartésienne devient racine, fondement et origine de toute science, comme l’indique la préface des Principes de la philosophie : « Ainsi toute la Philosophie est comme un arbre dont les racines sont la Métaphysique, le tronc est la Physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la Médecine, la Mécanique et la Morale ». Si cette métaphysique doit encore démontrer l’existence de Dieu, elle le fait désormais en fonction du critère de la raison seule. C’est la raison et elle seule qui, partant du doute de l’existence du monde sensible, s’élève vers Dieu, et parvient à l’évidence de ce monde (Méditations métaphysiques).

3.2.2

 

Leibniz, Spinoza et Malebranche

La perspective rationaliste inaugurée par Descartes ouvre la voie à de nouveaux systèmes métaphysiques qui envisagent la connaissance du monde de diverses façons.

Ainsi, pour Gottfried Wilhelm Leibniz, l’univers considéré d’un point de vue métaphysique est composé d’un nombre infini de substances distinctes, nommées monades. Cette conception est pluraliste dans la mesure où elle pose l’existence de plusieurs entités séparées, et elle est moniste car elle affirme que chaque monade reflète en elle-même l’Univers entier. Baruch Spinoza expose une vision panthéiste de la réalité, dans laquelle l’Univers est identique à Dieu et toute chose contient la substance divine. Pour Nicolas Malebranche, la raison — ou l’esprit — voit la vérité directement en Dieu, qui apporte ainsi la justification de nos interrogations.

3.3

 

Contre la métaphysique

En guise de réponse à ces grands systèmes métaphysiques du xviie siècle apparaît une phase de mise en question de l’idée de raison comme instance de délimitation de l’être : la raison apparaît de plus en plus, avec les progrès des sciences de la nature, comme la faculté capable d’organiser nos connaissances.

3.3.1

 

Locke

Les tenants de l’empirisme comme John Locke rejettent la métaphysique rationaliste en récusant la notion de substance que la raison humaine peut connaître et en soutenant que l’expérience est au fondement de toute connaissance.

3.3.2

 

Hume

David Hume ébranle également la métaphysique substantialiste en affirmant que la connaissance est limitée à des états d’esprit et que, par conséquent, elle n’est pas une représentation de la réalité extérieure, mais seulement le reflet des données sensorielles. Le scepticisme de Hume, discréditant la pensée causale, et ses arguments tirés de l’agnosticisme, ont contribué à la mise en question des principes métaphysiques traditionnels.

4

 

LA MÉTAPHYSIQUE KANTIENNE

Avec Emmanuel Kant, de science de l’être, la métaphysique devient théorie de la connaissance : elle fonde la science. Sa philosophie critique, exposée dans Critique de la raison pure, Critique de la raison pratique et Critique de la faculté de juger, nie la possibilité d’une connaissance exacte de la réalité ultime, et démontre l’incapacité de l’esprit humain à dépasser l’expérience : elle est empirique dans la mesure où elle affirme que toute connaissance procède de l’expérience — et qu’il faut donc définir les limites de la connaissance humaine à l’intérieur même du cadre de celle-ci ; elle est rationaliste, car elle décrète le caractère a priori des principes structuraux de cette connaissance empirique.

Ces principes sont considérés comme nécessaires et universels, car l’esprit fournit les formes et les catégories qui permettent d’appréhender les sensations et qui sont logiquement antérieures à l’expérience, bien qu’elles ne se manifestent qu’en celle-ci. C’est cette antériorité logique qui confère à ces catégories ou principes structuraux leur caractère transcendantal ; ils transcendent toute expérience, réelle et possible. S’ils déterminent toute expérience, ces principes n’affectent aucunement la nature même des choses. Ils sont la condition nécessaire d’une connaissance qui ne doit donc pas être tenue pour la connaissance des choses telles qu’elles sont en soi. Cette connaissance ne porte sur les choses que pour autant qu’elles apparaissent à la perception humaine ou qu’elles peuvent être appréhendées par les sens.

Kant cherche également à réconcilier science et religion en posant un monde comprenant les noumènes, conçus par la raison bien que non perçus par les sens, et les phénomènes, les choses telles qu’elles apparaissent aux sens et accessibles à la connaissance. Dieu, la liberté et l’immortalité de l’homme étant des réalités nouménales, ces concepts relèvent plutôt de la foi que de la connaissance scientifique.

Avec le développement de la science, l’intégration dans la métaphysique de la connaissance et des méthodes scientifiques devient un des principaux objectifs des métaphysiciens.

5

 

LA MÉTAPHYSIQUE APRÈS KANT

 

5.1

 

Idéalisme absolu

Johann Gottlieb Fichte, Friedrich Schelling, G. W. F. Hegel et Friedrich Schleiermacher contestent le criticisme kantien et sa métaphysique transcendantale, réfutant le concept de la « chose en soi ». Ils développent ainsi un idéalisme absolu, opposé au transcendantalisme critique de Kant.

L’idéalisme absolu engendre autant de systèmes métaphysiques qu’il en existait dans la philosophie prékantienne, bien que Kant a cru fixer définitivement les limites de la réflexion philosophique.

5.2

 

Positivisme

Ainsi, le positivisme d’Auguste Comte soutient que toute réflexion philosophique doit porter sur les faits réels et doit s’inscrire dans les strictes limites de l’analyse de ces phénomènes : désormais, dans l’état positif auquel est parvenu l’esprit, nous possédons une vision et une conception scientifiques du monde et du réel, qui exclut toute considération métaphysique.

5.3

 

Évolutionnisme

Au contraire, pour l’évolutionnisme de Henri Bergson, les processus sont conçus comme spontanés et imprévisibles et non pas déterminés mécaniquement. La métaphysique, en tant que « science qui prétend se passer de symboles », sait annihiler toute distance entre le sujet et l’objet.

6

 

DÉVELOPPEMENTS CONTEMPORAINS

Au xxe siècle, la métaphysique est remise en question par les positivistes logiques (voir philosophie analytique et linguistique) et par « le matérialisme dialectique » des marxistes.

6.1

 

Positivisme logique

Le principe de base des positivistes logiques est la théorie de la vérifiabilité de la signification : une proposition a un sens factuel seulement si elle satisfait au test d’observation. Les expressions métaphysiques du type « rien n’existe si ce n’est des particules de matière » et « toute chose fait partie d’un esprit omniprésent » sont ainsi empiriquement invérifiables. Et elles sont dénuées de sens factuel cognitif, bien qu’elles puissent avoir un sens émotif, exprimant espoirs ou « sentiments de la vie ».

6.2

 

Matérialisme dialectique

Pour le matérialisme dialectique, l’esprit est conditionné par la réalité matérielle dont il est le reflet. Aussi les théories qui considèrent dans les constructions de l’esprit une réalité autre que matérielle sont-elles elles-mêmes irréelles et ne peuvent aboutir qu’à la désillusion.

6.3

 

Renouveau de la métaphysique

À ces thèses, les métaphysiciens objectent que la théorie de la vérifiabilité du sens et de la perception matérielle ne peut définir le critère de réalité. Le positivisme logique tout comme le matérialisme dialectique dissimulent donc des présupposés métaphysiques, notamment l’idée que toute chose est observable ou du moins liée à quelque chose d’observable et que l’esprit n’a pas de vie distincte.

Mais Edmund Husserl — avec la réduction éidétique — autant que Martin Heidegger — recherchant les fondements de l’être — renouvellent les questions métaphysiques. Les existentialistes quant à eux posent les questions de la nature de l’être et de la relation de l’individu à celui-ci comme revêtant la plus haute importance en terme de vie humaine. La philosophie a pour vocation de les analyser, que les résultats puissent ou non être objectivement vérifiés. Ainsi, les ouvrages de Jean-Paul Sartre (l’Être et le Néant) et de Maurice Merleau-Ponty (Phénoménologie de la perception) sont bien métaphysiques.

Ces interrogations renouent avec les préoccupations traditionnelles de la métaphysique et de l’ontologie, et perpétuent ainsi « l’exigence métaphysique » qui est à la source de tout questionnement philosophique.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

 

 

 

 



24/06/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 8 autres membres