LE TEMPLE DU SAVOIR

LE TEMPLE DU SAVOIR

Resume d'oeuvre

MADAME BOVARY

 

Fille d’un riche paysan, Emma aspire à une vie pleine de passions dignes des romans sentimentaux qu’elle a lus au couvent. Dans cet espoir, elle épouse Charles Bovary, médecin à Tostes en Normandie, mais elle déchante bien vite. L’ennui est son lot quotidien. Pour dissiper sa mélancolie, le couple s’installe à Yonville, bourgade plus importante où ils compteront parmi les notables, entre l’ambitieux pharmacien, Homais, le curé Bournisien, le notaire et son jeune clerc, Léon Dupuis. La naissance d’une petite fille ne lui procure pas plus le bonheur espéré et Emma se laisse bercer par les regards langoureux du jeune Léon. Ce n’est qu’après le départ de celui-ci qu’elle connaît enfin la passion tant attendue. Un riche propriétaire des environs, Rodolphe Boulanger, en fait sa maîtresse et elle se jette avec fougue dans l’amour adultère. Elle pousse toutefois son mari à accomplir l’opération chirurgicale inédite d’un pied-bot mais celle-ci échoue. Le mépris d’Emma pour son mari est alors sans appel et elle échafaude un plan pour fuir avec son amant. Ce projet romanesque ne plaît guère ou effraye celui-ci, qui l’abandonne. Désespérée, elle sort de sa léthargie grâce à Léon, retrouvé par hasard à Rouen. Cette deuxième liaison la pousse à contracter dette sur dette auprès d’un marchand faussement compatissant, Lheureux. Celui-ci, pour recouvrer son argent, menace de la faire saisir mais Emma se suicide avant une telle déchéance. Charles assiste impuissant à son agonie et à son propre déclin. Il meurt de chagrin, non sans avoir pardonné

Gustave Flaubert crée avec Emma Bovary l’une des héroïnes les plus célèbres de la littérature française. Cette femme romantique, qui désire vivre dans un monde idéal, se heurte à la banalité de l’existence et à la médiocrité de la bourgeoisie de province. À travers son héroïne, l’écrivain dénonce ce qu’il considérait comme sa plus grande ennemie, la bêtise humaine.

Madame Bovary est un roman réaliste qui décrit les scènes du quotidien et les anecdotes grâce à un travail d’enquête et de documentation très précis. Pour adopter la position distante de l’observateur, afin d’approcher de plus près le réel, le roman brouille également les points de vue et l’image du narrateur. En effet, le narrateur ne dit jamais « je », mais il s’exprime toujours de différentes manières, notamment par le biais du style indirect libre (discours d’un personnage rapporté sans guillemets), ou par l’usage de l’ironie.

ANTIGONE

 

Le prologue rappelle le combat des deux fils d’Œdipe et l’interdiction par Créon de rendre les honneurs funèbres à Polynice, « le vaurien, le révolté ». L’action commence au retour d’Antigone qui vient d’enterrer ce frère maudit, ce que l’on comprend rétrospectivement. Dans un premier temps, elle s’entretient avec ses proches (sa nourrice, sa sœur Ismène, son fiancé Hémon, le fils de Créon) qui ignorent la situation. Puis, elle révèle son acte qui est parallèlement annoncé à Créon par les gardes. Le chœur rappelle alors le mécanisme de la tragédie. L’affrontement avec Créon occupe un second moment. Ismène entre, apparemment ralliée à sa sœur. Mais Antigone est emmenée. Hémon supplie en vain son père de l’épargner. Dehors, la révolte gagne aussi la foule tandis qu’Antigone échange quelques mots avec le garde qui l’a arrêtée : elle sera murée vivante. Un messager et le chœur racontent ensuite qu’Hémon s’est tué, que la reine est morte ; Créon se retrouve donc seul.

La pièce reste fidèle, par son intrigue — mais aussi par la présence d’un chœur, d’un messager, de scènes comportant deux ou trois personnages —, à son modèle antique. Anouilh joue à introduire des distances en adoptant un style simple, souvent familier, et des anachronismes (Antigone et sa « nounou »…).

 

L’auteur s’intéresse surtout à la personnalité de l’héroïne, apparaissant dans sa solitude et sa révolte, qui lui confèrent grandeur et pureté. Antigone est ici une adolescente obstinée, parfois capricieuse (« je veux tout, tout de suite »), condamnée à mort pour sa désobéissance.

La pièce est ainsi plutôt sombre. Anouilh la considère d’ailleurs comme une de ses « nouvelles pièces noires », selon la typologie qu’il a établie pour ses œuvres dramatiques. Le pessimisme se manifeste à travers l’arbitraire, l’absurdité et l’indifférence qu’affronte Antigone, et trouve une touchante expression dans le thème de l’enfance qui parcourt l’ensemble de la pièce. Ce pessimisme tient aussi à l’époque à laquelle est composée Antigone, l’héroïne apparaissant comme une figure de résistance.

Antigone, dans la mythologie grecque, fille d'Œdipe, roi de Thèbes et de la reine Jocaste. Antigone accompagna son père en exil, mais retourna à Thèbes après la mort de celui-ci. Au cours de la guerre des Sept Chefs, ses frères Étéocle et Polynice s'entre-tuèrent. Créon, alors au pouvoir, donna à Étéocle une sépulture décente, mais ordonna que le corps de Polynice, qu'il considérait comme un traître, restât à l'endroit où il était tombé. Antigone, convaincue que la loi divine devait l'emporter sur les décrets des hommes, enterra son frère. Créon la condamna à être enfermée vivante dans le tombeau des Labdacides. Elle se pendit dans sa tombe et son amant éploré, Haemon, fils de Créon, se suicida. Antigone fut le sujet de pièces de théâtre du dramaturge grec Sophocle et de l'écrivain français du XXe siècle Jean Anouilh.

L’ETRANGER

Étranger, l' [Albert Camus], récit d’Albert Camus, publié en 1942.

L’Étranger est le récit d’une existence, celle de Meursault, qui vit à Alger, indifférent à ceux qui l’entourent, à Marie qui l’aime, comme au décès de sa mère, étranger à lui-même dans une vie marquée par l’absence de passion. Meurtrier d’un Arabe qui, pense-t-il, le menaçait, Meursault est jeté en prison, et dans l’attente de son jugement réfléchit lucidement à sa condition. Sa vie passée, son geste assassin et son procès ne lui semblent que l’inévitable enchaînement de l’absurdité de l’existence à laquelle l’homme ne peut rien espérer opposer d’autre que l’absurdité de ses actes. Condamné à mort, Meursault persiste dans son obstination et ne s’émeut pas de la sentence inéluctable.

Camus a publié l’Étranger la même année que le Mythe de Sisyphe, un essai dans lequel il s’interrogeait déjà sur le sens de la condition humaine, vouée à l’échec. Meursault ne pouvait pas plus échapper à la mort que Sisyphe à son supplice perpétuel. Pour mettre en scène plus impassiblement encore cette absurdité, Camus a écrit l’Étranger dans un style froid, aussi lapidaire que la sentence finale. Les phrases courtes marquent une volonté de ne pas « faire de style », d’échapper à l’esthétique pour mieux établir la cruauté d’un constat pessimiste : chaque homme « meurt sot », comme le personnage de l’Étranger

CANDIDE

 

Candide ou l’Optimisme est un conte philosophique écrit par Voltaire et paru en 1759. Il relate les aventures d’un jeune homme naïf qui se retrouve confronté à la cruauté du monde.

Candide vit dans le château d’un baron avec son précepteur, Pangloss, éternel optimiste pour qui « tout est au mieux dans ce monde ». Chassé de ce paradis terrestre pour avoir séduit Cunégonde, la fille du baron, Candide parcourt le monde et découvre la guerre, l’esclavage et la misère humaine, mais aussi le pays paradisiaque d’Eldorado.

Ce conte, qui dénonce les luttes religieuses et militaires qui ravagent alors la France et l’Europe, retrace également un parcours philosophique. Refusant les opinions toutes faites de Pangloss, Candide apprend à réfléchir par lui-même. Il abandonne ses illusions et accepte de vivre dans un monde imparfait, loin de l’Eldorado. Le bonheur de l’homme, pour Candide, est le fruit d’un travail quotidien : « Il faut cultiver notre jardin ».

Candide ou l'Optimisme [Voltaire], petit roman fantaisiste et conte philosophique de Voltaire, publié en 1759, qui dénonce avec ironie les méfaits des théories providentialistes en vogue au XVIIIe siècle.

En trente chapitres, depuis son départ précipité du château du baron de Thunder-ten-tronckh, petit paradis terrestre où il laisse sa bien-aimée Cunégonde, jusqu’aux retrouvailles finales, qui s’avéreront d’ailleurs décevantes, le jeune Candide fera l’apprentissage de la vie et de ses dures réalités. Confronté à l’esclavage, à la guerre des Abares et des Bulgares, au tremblement de terre de Lisbonne, etc., Candide perd peu à peu son innocence et prend conscience de l’écart entre la philosophie bêtement optimiste que lui a enseignée son précepteur Pangloss et la réalité faite de bruit et de fureur.

Ainsi le parcours initiatique et catastrophique de Candide permet-il à Voltaire d’attaquer ironiquement les doctrines providentialistes défendues par Leibniz. Révolté par l’existence du mal dont il transpose dans Candide les manifestations — autodafés, fanatismes politique et religieux, rouerie humaine —, Voltaire se lance dans la polémique par le biais de la satire. Il oppose donc systématiquement au leitmotiv servi par le ridicule Pangloss nourri aux théories de Leibniz — le fameux « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes » — une série de catastrophes pour en tirer une leçon de sagesse toute pratique, celle ramassée dans la phrase de conclusion : « Il faut cultiver notre jardin ». Avec ces mots, Candide résume la position de Voltaire, qui consiste à substituer à la métaphysique, qui selon lui ne résiste pas à l’épreuve des faits, un empirisme plus à même de conduire sur la voie de la sagesse

Rouge et le Noir, le [Stendhal]

1

 

PRÉSENTATION


Rouge et le Noir, le
[Stendhal], roman de Stendhal, publié en 1830.

2

 

ORGUEIL ET CHUTE DE JULIEN SOREL


Le Rouge et le Noir
 est le récit d’une ambition, celle d’un jeune homme, Julien Sorel, qui cherche à se hisser au-dessus de sa condition. Mais à peine est-t-il sur le point d’y parvenir que son orgueil précipite sa perte.

2.1

 

L’ascension d’un fils de charpentier


Fils d’un charpentier du Jura, Julien est plus doué pour les études que pour l’artisanat paternel. Placé comme précepteur chez Monsieur de Rênal, maire ultra et industriel de Verrières (Doubs), il s’éprend de la femme de celui-ci mais les bruits colportés dans le village l’obligent à partir. Après un bref passage par le séminaire de Besançon, Julien devient secrétaire du marquis de La Mole. Brûlant du désir de trouver sa place dans l’aristocratie qu’il méprise (il vénère Napoléon, l’aristocratie l’exècre) tout en la jalousant, Julien manœuvre pour faire tomber dans le piège de son ambition la fille du marquis, Mathilde, éperdument amoureuse de lui. Froid et calculateur, comme lui a appris à l’être la société de la Restauration, Julien parvient à ses fins : il est anobli puis nommé lieutenant de hussards. Il ne lui reste plus qu’à épouser Mathilde — pour laquelle toutefois il éprouve une réelle affection — pour voir se réaliser son vœu le plus cher : réussir.

2.2

 

« Un paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune »


Mais une lettre de Madame de Rênal au marquis de La Mole l’avertissant des vrais buts de Julien vient tout briser. Celui-ci se rend à Verrières et fait feu sur son ancienne maîtresse, la blessant légèrement. Lors de son procès, au terme duquel il est condamné à mort, Julien s’en prend violemment à la société de classes qui l’a poussé à fuir sa condition. Se présentant aux jurés comme « un paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune », il plaide coupable, coupable d’avoir eu « l’audace de se mêler à ce que l’orgueil des gens riches appelle la société ».

3

 

DE DEUX FAITS DIVERS AU PROCÈS D’UNE SOCIÉTÉ


S’inspirant de « deux petits faits vrais » tout récents, Stendhal a romancé l’histoire d’un certain Antoine Berthet, fils d’un artisan pauvre, qui avait voulu se venger de sa condition, aigri de n’être pas « bien né », ainsi que celle d’Adrien Lafargue, jugé dans les Hautes-Pyrénées pour avoir tué son ancienne maîtresse pour infidélité. Les anecdotes sont devenues, comme l’indique le sous-titre du Rouge et le Noir, une « chronique de 1830 », mais aussi une œuvre de combat dans laquelle Stendhal fait le procès de la société monarchique et d’une politique fondée sur l’alliance étroite du clergé et de l’aristocratie sous la Restauration.

4

 

UNE ÉCRITURE MODERNE


Mais le Rouge et le Noir vaut aussi par la mise en valeur de la fonction narrative au sein du récit, régulièrement interrompu par les commentaires, digressions et diversions du narrateur, sortes de dialogues avec le lecteur qui viennent éclairer et souligner l’action d’un regard critique, ou d’un jugement ironique, voire léger et désinvolte. En incluant ainsi des parenthèses dans le récit, Stendhal invite le lecteur à la pose distanciée et le convie par ce fait à ne pas seulement suivre mais aussi à analyser pas à pas le cheminement psychologique de son personnage afin que soient intimement perçus et compris les ressorts de son orgueil et de sa conduite. Par ce procédé, Stendhal fonde la modernité de son écriture, et partant de son œuvre.

Le Rouge et le Noir est un roman de Stendhal publié en 1830. C’est l’un des chefs-d’œuvre de la littérature réaliste française.

 Inspiré d’un fait divers, le Rouge et le Noir relate la vie de Julien Sorel, un jeune homme d’origine modeste qui rêve de gloire et d’ascension sociale. Celui-ci devient successivement l’amant de Madame de Rênal, femme d’un notable, puis de Mathilde de La Mole, fille d’une famille aristocratique. Alors qu’il est arrivé à ses fins — il est anobli puis nommé lieutenant de hussards — et qu’il s’apprête à épouser Mathilde, Madame de Rênal envoie au père de celle-ci une lettre dénonçant l’immoralité et les intentions du jeune homme, ruinant ainsi tous ses espoirs. Fou de rage, Julien tente d’assassiner sa première maîtresse, et, après avoir été jugé, est condamné à mort.

Avec cette œuvre, Stendhal s’impose comme l’un des maîtres du « réalisme psychologique ». Pour lui, le roman doit s’attacher à décrire avec le plus de précision possible les sentiments et les émotions des personnages, il doit être une « peinture du cœur humain ».

Julien Sorel apparaît ainsi comme un homme énergique et plein de passion, qui poursuit un idéal. S’il devient calculateur et hypocrite, c’est parce que ceux qu’il côtoie le sont aussi. Ce roman est aussi pour Stendhal un moyen de dénoncer la bourgeoisie et l’aristocratie de son époque, pour qui le milieu social et l’argent comptent plus que le mérite.

Extrait de le Rouge et le Noir de Stendhal

 

Julien se tourna vivement, et, frappé du regard si rempli de grâce de Madame de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Madame de Rênal avait répété sa question.
- Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux.
Madame de Rênal resta interdite, ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux. Madame de Rênal regardait les grosses larmes qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille, elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur. Quoi, c'était là ce précepteur qu'elle s'était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants !



24/06/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 8 autres membres